Publié le 16/01/2017

Exemple d’un cas de détection précoce et de réaction rapide

Exemple d’un cas de détection précoce et de réaction rapide conduit dans le cadre du dispositif : la Crassule de Helms à l’échelle du bassin versant aval de la Sèvre-nantaise :

La Crassule de Helms (Crassula helmsii) est émergente à l’échelle de notre région et représente un risque d’invasion important aussi bien en forme aquatique qu’en forme terrestre. La dynamique potentielle de cette plante est comparable à celle des deux espèces de Jussie invasives présentes sur la région.

En janvier 2016, Vincent VOELTZEL, bénévole du Conservatoire botanique national (CBN) de Brest, signale la présence de Crassula helmsii en bordure de la Moine ainsi que sur des points d’eau sur les communes de Clisson et de Gétigné en Loire-Atlantique. Le CPIE Loire Anjou et le Conservatoire d’espaces naturels (CEN) des  Pays de la Loire ont ensuite rencontré un représentant de l’entreprise « Aquatique de la Moine », producteur de plantes aquatiques (la Crassule n’ayant jamais été produite par l’entreprise) et propriétaire du principal site concerné. A l’initiative du Conservatoire, un comité technique est alors constitué afin de réaliser un diagnostic partagé (évaluation des risques) et formuler des propositions de gestion. Ce dernier est notamment composé de représentants du CBN de Brest, de l’entreprise Aquatique de la Moine, du CPIE Loire Anjou, de la Fédération de Pêche de Loire-Atlantique, de  l’Etablissement public territorial du bassin (EPTB) de la Sèvre -nantaise et du Syndicat des Vallées de la Moine et de la Sanguèze (SVMS). A cette occasion, des fragments de Crassule sont alors observés au niveau de la confluence de l’écoulement d’une zone de source envahie par la Crassule (depuis moins d’un an) et de la Moine, confirmant le risque très élevé de propagation de boutures dans la Moine et donc dans la Sèvre-nantaise lors de l’hiver et du printemps suivant. En considération de ces éléments le comité technique décide alors de compléter le diagnostic en prospectant les berges de la Moine et de la Sèvre -nantaise en aval du site de production « Aquatique de la Moine » (70 km de berges). L’objectif est de savoir s’il est encore pertinent d’agir sur le foyer source (afin d’éviter la dispersion de propagules) au regard de son développement potentiel sur la Moine et la Sèvre.

La prospection réalisée fin août-début septembre avec le concours de l’EPTB, du CEN Pays de la Loire, du CBN de Brest, des clubs de canoës-kayaks de Clisson et Gétigné et du Conseil départemental de Loire-Atlantique a confirmé le risque de dispersion et le caractère émergent de l’invasion (4 stations de Crassule inférieures chacune à 1m² et jusqu’à 10 km du foyer source sont inventoriées). Sur ce constat le comité technique propose qu’une intervention soit engagée sur ces stations et le foyer source avant l’hiver. 

Les stations sur la Moine et la Sèvre sont traitées rapidement par une intervention conjointe du CEN et du CBN de Brest début septembre. L’intervention sur le foyer source a fait l’objet d’une validation technique, financière et règlementaire (propriétaire, Aquatique de la Moine, EPTB, CBN de Brest, CEN Pays de la Loire, Direction départementale des territoires et de la mer, Office national de l’eau et des milieux aquatiques) début octobre pour une intervention visant à éradiquer la Crassule et tendre vers une restauration de l’état initial de la prairie humide. A noter que cette intervention, réalisée le 20 octobre, a été possible notamment grâce à l’EPTB et au SVMS qui se sont largement investis depuis le début (prospection, coordination et conduite des travaux, prise en charge, préparation et finition du chantier…), aux services de l’Etat qui ont fait preuve de réactivité et à l’entreprise Aquatique de la Moine qui a financé le chantier et s’est largement mobilisée pour mener à bien cette action avant l’hiver.